Quels enjeux pour la French Tech Côte d’Azur ?

05 mai 2021

Avec une équipe renouvelée dans les différents aspects du terme, FTCA l’acronyme pour les intimes, semble avoir trouvé la formule qui va bien. Riche de quatre bassins d’emplois et d’autant de spécificités, elle a néanmoins plus d’une cause commune à défendre : celle de l’emploi, de l’attractivité et plus largement, de la souveraineté. Des sujets qui exigent énergie et vision stratégique.

La French Tech Côte d’Azur n’a pas – jamais encore – vécu un vrai long fleuve tranquille. La pluralité des territoires qui composent le département a souvent été source de tiraillements et de tensions. Mais ça, c’était avant. Car depuis quelques jours, c’est une équipe peaufinée qui a été mise en place. Peaufinée parce qu’elle intègre à égalité les représentants des différentes associations représentant les bassins d’emploi – Nice avec Nice Start(s) Up, Sophia-Antipolis avec Telecom Valley, Cannes avec Cannes is Up et Grasse avec le club des entrepreneurs – et parce que la co-présidence en est la preuve : à Cédric Messina, le PDG de MyCoach, basée à Nice, et membre de Nice Start(s)Up la co-présidence avec la mission de porte-parole et de lien avec la French Tech nationale ; à Frédéric Bossard, le dirigeant de Data Move et président de Telecom Valley le rôle de liant entre les associations et le suivi des projets. Voilà donc le nouveau cadre posé.

 

Passage à l’échelle

Celui qui devrait permettre le passage à l’échelle supérieure. Car les enjeux de la French Tech Côte d’Azur sont réels.

On sait que le potentiel est là. Le territoire est riche et diversifié. Ce qui, sur le papier, constitue des a priori idéaux. A Nice l’innovation d’usage, à Sophia-Antipolis l’innovation tech, à Grasse celle qui vient du berceau ancestral, l’industrie dont fait partie la filière parfumerie et à Cannes, l’innovation autour de la communication et de la consommation, sans oublier le spatial.

Le tissu économique est tout aussi riche. Oui, certes, l’extrême majorité de celui-ci est constitué de TPE et de PME. Mais c’est bien ça qui en fait la richesse aussi et la force car lorsque les petites structures parlent aux petites structures, elles se comprennent, quelle que soit la taille. Les grands groupes ? Intéressés, mais peut-être pas suffisamment impliqués. Disons qu’il existe, comme le veut la formule consacrée, une marge de progression.

Mais l’un des enjeux essentiels, c’est l’emploi. Sur ce point, Cédric Messina porte le sujet depuis longtemps. Co-président de la FTCA depuis 5 ans, il n’a eu de cesse de le marteler. En abordant le sujet, qui fâche, du financement. Celui qui manque cruellement aux startups qui ont besoin de passer au cran au-dessus et qui, las, faute de solutions locales, en sont réduites à « monter » à Paris. Avec le risque, à terme, de quitter le territoire et d’emmener avec elles, compétences et talents. Et de ne plus être créatrice de valeur sur le territoire. Lui-même, en tant que chef d’entreprise, a fait le choix de demeurer à Nice malgré les possibilités d’aller grandir ailleurs. Mais comme il le souligne régulièrement, si chaque jeune pousse quitte le nid pour ailleurs, comment le territoire va-t-il croître ?

 

Placer le territoire sur la carte

D’autant que ce même territoire est doté d’un Idex avec l’Université Côte d’Azur et fait partie des quatre territoires (Paris, Toulouse et Grenoble complètent le quatuor) ayant obtenu il y a deux ans, en avril 2019, un Institut 3 IA. Un institut qui place la Côte d’Azur sur la carte. Et c’est précisément cela que veut le co-président de la French Tech Côte d’Azur : que le territoire soit signalé sur la carte. Que l’on porte un regard différent sur Côte d’Azur depuis Paris ou ailleurs et que l’on reconnaissance à sa juste valeur, la richesse entreprenariale.

FTCA a également défini des piliers. Des axes devrait-on dire. Où figure, à côté du développement de la relation entreprenariale par exemple, celle de l’accompagnement des startups qui sont à un moment charnière. D’où la création d’un Scale Up Club pour se faire.

Et puis, il y a l’envie de jouer la carte attractivité. De faire venir des startups de taille importante et « qu’elles se mouillent ». Et que globalement, « les startups doivent être derrière FTCA ».

Au-delà des emplois, le sujet plus large des startups, c’est aussi celui de la souveraineté. Sujet venu sur la table avec la crise, mais qui demeure dans les sujets prégnants. La souveraineté c’est vraiment le sujet des startups. Car comment s’étonner du succès des GAFAM quand on n’aide pas les pépites tricolores à pousser pour devenir PME, ETI et plus encore. Pour aider les startups à prendre du poids, il faut utiliser leurs solutions, leur ouvrir des marchés, favoriser leur utilisation, ne pas leur préférer systématiquement celles qui viennent d’outre-Atlantique. Preuve que le sujet de la souveraineté est celui de toutes les entreprises. Le momentum est peut-être ce moment particulier de crise et de préparation de l’après-crise. « Notre différence doit être note force. On doit produire maintenant et ensemble » insiste Cédric Messina. La force du collectif… la métaphore sportive va bien au PDG de MyCoach. Mais elle résume aussi bien ce que montre à voir cette French Tech Côte d’Azur version 2021. Dont le terrain de jeu n’a jamais été aussi prometteur.

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La Tribune PACA